Salut, je m'appelle Aristide et je suis un extrémiste du travail à distance (mais je me soigne)
On ne va pas parler des avantages et inconvénients du travail à distance parce que chacun fait ce qu'il préfère, on s'en fout.
Salut, je m’appelle Aristide et je suis un extrémiste du travail à distance depuis 25 ans maintenant.
J’ai réussi à travailler 1 jour par semaine dans un open space pendant 6 semaines d’affilée.
Mais la semaine dernière j’ai craqué…
J’ai travaillé depuis mon bureau toute la semaine.
Les interactions sociales étaient souvent utilisées pour échapper à soi-même et sa banalité (Nietzsche).
Je regrette d’avoir craqué mais en même temps ça se voyait...
je baillais beaucoup,
je prenais 1h pour une action qui devrait en prendre 30 minutes,
je manquais de patience,
j’étais négatif.
Lorsqu’un de ces signaux se manifeste, il est temps de prendre un temps de repos, de dormir plus longtemps, de mieux manger ou se payer une pâtisserie, de faire du sport ou faire une pause ou de voir ses amis… de prendre une décision quoi !
En général, on ne prend pas de décision
On se laisse guider.
Voilà pourquoi certaines personnes obtiennent constamment de meilleurs résultats que d'autres qui ont les mêmes informations : Certaines personnes prennent des décisions tandis que la majorité se laisse guider par les choix par défaut.
Par exemple, j’ai reçu ce message d’un inconnu :
Sans même savoir de qui il s’agissait, j’ai répondu que yes j’étais partant.
Combien de personnes répondent oui à un message d’un inconnu ?
Je n’ai pas suivi le choix par défaut qui était d’en savoir davantage pour ne pas risquer de se mettre en danger.
Notre cerveau réagit par défaut à survivre donc faire les choix de la facilité ou être agressif pour se protéger.
Comme tous les animaux, nous sommes naturellement enclins à défendre notre territoire. Nous ne défendons peut-être pas un terrain sur la savane africaine, mais le territoire n'est pas seulement physique, c'est aussi psychologique. Notre identité fait également partie de notre territoire. Lorsque quelqu'un critique notre travail, notre statut ou notre façon de nous voir, nous nous arrêtons instinctivement ou nous défendons. Quand quelqu'un remet en question nos croyances, nous cessons d'écouter et nous allons à l'attaque. Aucune pensée, juste un instinct animal pur.
Clear Thinking de Shane Parrish
Alors, j’ai fait la même chose
J’ai proposé d’aller boire un café (ce détail aura son importance) à des gens au pif sur Linkedin.
J’ai identifié les CEO ou marketeux en startups sur Linkedin qui n’utilisent pas les données dans leur marketing (C’est le type d’entreprise avec laquelle je travaille habituellement. Quitte à rencontrer des inconnus, autant que ce soit des prospects. Au moins on avait un sujet sur lequel échanger).
Et voilà que j’étais en train de réseauter.
C’est à ce moment que j’ai découvert un autre truc
En échangeant avec ces personnes, en réseautant, je commençais à ne plus prendre de décisions mais à externaliser mes pensées.
On veut faire des choses différentes pour obtenir des résultats différents mais notre inconscient essaiera toujours d’imiter la personne ou le groupe qu’on souhaite “rejoindre”.
Pour s’intégrer à un groupe, il faut s’y conformer. On se tourne vers les autres pour savoir comment se comporter.
Ne surtout pas faire des choses différentes du groupe pour ne pas être vu méprisé, vu comme un étranger ou décevoir.
Pire.
Plus on passe de temps avec ce groupe, plus on commence à penser et à agir comme ils le font.
La survie à l'intérieur de la tribu était difficile mais la survie à l'extérieur de la tribu était impossible.
Je n’aime pas le café alors pendant les 2 premières visios je disais ne pas en vouloir. C’était facile.
Mais quand on me proposait un cookie, c’était une autre histoire.
J’adore les cookies mais je ne veux pas en manger (c’est pas dans mon régime alimentaire de sportif m’voyez-vous).
Il y avait un combat dans ma tête entre la volonté de ne pas faire un truc que je ne veux pas faire et la volonté d’appartenir au groupe de mon interlocuteur.
Avec la première personne, j’ai réussi à refuser le cookie.
Avec le second aussi.
Avec le 3eme j’ai craqué.
Avec les autres je ne me posais même plus la question.
Parfois, il est difficile de dire non à quelqu'un.
Nous sommes câblés d'une manière qui nous donne envie d'être appréciée par les autres.
Vu sous cet angle, le travail est présentiel peut paraître dangereux
On croit décider mais on ne décide de plus grand chose dans les bureaux parce que ça nous prend beaucoup d’énergie.
Mais en fait c’est pareil avec le travail à distance.
C’est pas une question de travail à distance ou en présentiel cette histoire.
Ce qui tombe mal étant donné qu’il s’agit du titre.
Le lauréat du prix Nobel Daniel Kahneman propose de remplacer les décisions par des règles.
Créer des règles pour :
ne pas avoir à prendre de décision
et ne pas être jugé par le groupe.
Par exemple, plutôt que de décider au cas par cas si vous allez prendre un cookie, décider qu’on s’autorise "1 cookie par mois".
Les gens remettent en question les décisions mais ils respectent les règles.
On nous a enseigné à toute notre vie à suivre les règles, et pourtant personne ne nous a jamais expliqué comment nous pouvons créer des règles puissantes qui nous aident à obtenir ce que nous voulons.
C’était génial comme règle.
Alors j’ai pris mon vélo et j’ai roulé jusque l’open space (d’où je travaille 1 jour par semaine depuis 6 semaines).
Il fallait que je raconte cette astuce cette idée à mon groupe d’appartenance.
Sauf que pendant le trajet j’ai crevé.
C’était chiant.
J’aurais du y aller en voiture ?
Non et ce pour deux raisons :
j’ai pas le permis
et surtout un mec dans le livre The Most Important Thing explique le principe de la pensée de second ordre. Le premier niveau de pensée est simple et souvent superficiel. Il se produit lorsqu’on cherche quelque chose qui ne résout que le problème immédiat sans tenir compte des conséquences. Par exemple, aller travailler au bureau ou aller dans l’open space en voiture. On ne se préoccupe pas des conséquences. La pensée de second niveau est plus réfléchie et délibérée. On réfléchi aux conséquences. Que se passera-t-il si on va travailler tous les jours en prenant le même chemin pour aller au même endroit sur la même chaise avec les mêmes personnes ?
Bref
Il y a les extrémistes du travail à distance, les extrémistes du travail au bureau, ceux qui aiment les deux, ceux qui s’en fichent.. mais outre la décision du camp qu’on souhaite rejoindre, il existe beaucoup de petites décisions plus importantes.
Qu’on soit à distance ou non, comment est-ce qu’on réagit quand quelqu’un nous propose un cookie, comment on se déplace sur de courtes distances, pourquoi essayer d’avoir raison plutôt que de chercher à obtenir le meilleur résultat possible pour le projet, est-ce qu’on soupire quand il y a un imprévu, etc.
Chaque instant vous place dans une position meilleure ou pire pour gérer l'avenir. C’est ce positionnement qui finit par rendre la vie plus facile ou plus difficile.
L'une des raisons pour lesquelles les meilleurs au monde prennent toujours de bonnes décisions est qu'ils se retrouvent rarement forcés de prendre une décision par les circonstances.
N'importe qui ressemble à un génie lorsqu'il est en bonne position, et même la personne la plus intelligente ressemble à un idiot quand il est mauvais.
Peu importe la position dans laquelle vous vous trouvez en ce moment. Ce qui compte, c'est de savoir si vous améliorez votre position aujourd'hui.
Clear Thinking de Shane Parrish
Tu as pris un verre avec cet inconnu au final ?(Peut-être que la réponse est ailleurs et que je devrais lire dans l'ordre.)